«Les autorités doivent démontrer leur volonté politique d’affronter ce problème si elles veulent obtenir l’aide régionale et internationale dont le pays a besoin. »

Commission ouest-africaine des drogues visite la Guinée Bissau :

«Les autorités doivent démontrer leur volonté politique d’affronter ce problème si elles veulent obtenir l’aide régionale et internationale dont le pays a besoin. »

Bissau (20 août 2013): Une délégation de la Commission sur l’impact du trafic de drogues sur la gouvernance, la sécurité et le développement en Afrique de l’Ouest (WACD), conduite par l’ancien Président du Nigéria Olusegun Obasanjo, vient de compléter une visite de trois jours en Guinée Bissau.

« Force est de constater que la Guinée Bissau est confrontée à un réel problème en matière de drogues », a dit Président Obasanjo. « Le pays ne pourra pas le résoudre seul. Aucun pays ne pourrait relever un tel défi seul. Mais les autorités doivent démontrer leur volonté politique d’affronter ce problème si elles veulent obtenir l’aide régionale et internationale dont le pays a besoin. »

Afin de bien comprendre la situation en Guinée Bissau, la Commission a rencontré un large échantillon d’interlocuteurs au cours de son séjour: le Président de transition ; le Premier ministre ; des membres de son gouvernement, des autorités militaires, policières et judiciaires, la communauté internationale, des représentant d’organisations internationales, de la communauté diplomatique et de la société civile.

« La Guinée Bissau souffre d’institutions fragiles et ne dispose pas des moyens matériels pour patrouiller efficacement ses frontières, tant terrestres que maritimes », a constaté le Président Obasanjo.

Au sortir d’un vif échange avec une centaine d’étudiants de l’Université Amilcar Cabral de Bissau, Christine Kafondo, la commissaire burkinabée, a trouvé que la jeunesse ne connaissait pas assez bien les risques associés à la consommation de drogues et a appelé à une campagne publique pour sensibiliser l’opinion pour éviter que la consommation, qui semble encore limitée dans le pays, ne se propage.

« Où il y a transit, il y a généralement consommation », a-t-elle expliqué. « Il faut prendre des mesures préventives. »

Le Dr. Alpha Diallo, le commissaire de Guinée (Conakry) a pour sa part déploré l’absence de données solides en matière de toxicomanie et de dépendance et a encouragé les autorités à conduire une étude en la matière. Il a aussi estimé que le centre de réhabilitation qu’il a visité, le seul du pays, est insuffisant et mal outillé pour remplir ses fonctions.

Notes aux rédacteurs

Kofi Annan, prix Nobel de la Paix, a lancé la WACD au début de l’année en réponse à la flambée du trafic et de la consommation de drogues en Afrique de l’Ouest au cours de la dernière décennie. La commission, composée d’une dizaine d’éminentes personnalités d’Afrique de l’Ouest, est présidée par Président Olusegun Obasanjo du Nigéria.

•Au cours de leur séjour, les commissaires ont rencontré

-Le Président de transition ;

-Le Premier ministre ;

-Le ministre de l’Intérieur ;

-Le ministre de la Justice;

-La communauté diplomatique ;

-Les autorités militaires ;

-Des représentants des autorités policières;

-Des représentants des autorités judiciaires ;

-Une centaine d’étudiants de l’Université Amilcar Cabral de Bissau ;

-Une cinquantaine de patients du Centre de Réhabilitation de Quinhamel ;

-La presse, locale et internationale, présente à Bissau.

•Cette mission était la troisième d’une série de visites de la WACD à des pays de la région. La prochaine sera au Mali du 26-28 août ;

•En parallèle à ces visites, la Commission a également commandité un certain nombre de rapports d’experts sur divers aspects du trafic et de la consommation de stupéfiants dans la région ;

•La WACD publiera un rapport sur l’impact de trafic et de la consommation de stupéfiants sur la gouvernance, la sécurité et la santé publique début 2014, qui comportera des recommandations pour les Etats d’Afrique de l’Ouest, mais aussi pour les principaux pays producteurs et consommateurs ainsi que pour les organisations régionales et internationales concernées.